Workshop Comment soutenir l'industrie régionale de la production et la réutilisation de plastiques à investir dans l'éco-innovation

Dans le cadre du projet Interreg Europe PLASTECO, AURA-EE a organisé un workshop interrégional sur comment soutenir l'industrie régionale de la production et la réutilisation de plastiques à investir dans l'éco-innovation.

Cette réunion en ligne a réunit une cinquantaine de personnes et a permis des échanges entre acteurs du domaine public et privé venant des pays européens partenaires.

Au programme :

  • Les (co-)financements publics dans la recherche et le développement
  • La promotion de l'éco-innovation parmi un réseau d'acteurs complémentaires et la sensibilisation des entreprises
  • La levée des barrières technologiques liées à l'éco-innovation pour rester compétitif
  • L'accès aux fonds européens de soutien pour les entreprises de la plasturgie

Un atelier d'échange sur les thématiques abordées est venu clôturer la réunion.

Ce qu'il faut retenir :

La législation européenne et française pousse de plus en plus la filière plastique à évoluer pour réduire son impact environnemental et mieux valoriser ses déchets dans une logique d'économie circulaire. En France, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC, 10/02/2020) fixe les objectifs de 100% des plastiques recyclés en 2025 et de la fin de la mise sur le marché d'emballages à usage unique d'ici 2040. La matière recyclée, perçue comme un produit de mauvaise qualité, a longtemps été délaissée au profit de plastique vierge.

Aujourd’hui, la situation évolue tant dans la prise de conscience de la filière plastique et les attentes des consommateurs, que dans les technologies de recyclage et d'intégration de matières recyclées. Cela se traduit par les ambitions affichées par les acteurs de la filières notamment au travers du label MORE.

Cependant, des difficultés techniques et économiques perdurent pour les recycleurs et plasturgistes :

  1. Les recycleurs, pour augmenter la production de plastiques recyclés voire s'attaquer à de nouvelles résines, doivent d'une part, s'assurer de disposer des gisements de déchets plastiques de qualité et de proximité, et d'autre part, être confiants sur leur capacité à vendre le plastique recyclé à un prix juste ;
  2. De leur côté les plasturgistes qui investissent pour augmenter leur consommation en plastique recyclé s'interrogent sur la disponibilité de ces matières recyclées à des qualités constantes et des niveaux de prix compatibles avec le prix de plastique vierge utilisé à 100% par certains concurrents ;
  3. La multiplicité des acteurs (opérateurs de collecte et de traitement etc…) rend la coordination plus difficile ;
  4. Les donneurs d'ordre privés, ainsi que les acteurs de la commande publique et les pouvoirs publics, souhaitent pouvoir appuyer leurs décisions sur des outils fiables et transparents sur les teneurs et l'origine des plastiques recyclés contenus dans les produits finaux.

Il est donc important de soutenir la coopération public/privé et de renforcer la confiance entre ces deux secteurs, par la mise en place de labels et la facilitation d'accès aux marchés publics. A terme, cela permettrait d’augmenter les taux de plastiques recyclés dans la production industrielle.

Les échanges ont mis en évidence que ces enjeux sont partagés par la plupart des représentants des régions européennes présents. Certains ont ainsi développé des outils innovants pour y répondre, tel que l'observatoire régional de l'économie circulaire en Lombardie, qui cherche des solutions innovantes et concertées en impliquant différents acteurs de la filière dont les petites et moyennes entreprises.

 Les dispositifs d’aides institutionnelles (comme ORPLAST de l’ADEME) sont essentiels pour inciter les industriels, notamment les petites entreprises, à s’engager dans une démarche d'éco-innovation. Les fédérations, pôles de compétitivité ou centres techniques comme Polyvia, Polymeris et IPC permettent aussi d'accompagner les entreprises dans leur réorganisation interne pour intégrer de l'éco-innovation et accéder à des financements divers. Par exemple, les projets européens sont une belle opportunité pour bénéficier de subventions et de partages d’expériences d’autres pays mais intégrer de tels projets nécessite d'investir du temps pour identifier les opportunités, et monter une solide candidature européenne, ce qui freine les entreprises de petite taille. Quatre entreprises ayant bénéficié de ces aides diverses ont pu témoigner sur leurs démarches innovantes (VEKA, Groupe Barbier, Seabird et IndCo).

 

Zoom sur l'éco-innovation

« L’éco-innovation est l’élaboration et la mise sur le marché d’un produit ou d’un service plus respectueux de l’environnement et porteur, par rapport aux biens/services antérieurs, de valeur additionnelle pour le client ou pour l’entreprise, voire pour une autre partie prenante. le respect de l’environnement s’entend sur l’ensemble du cycle de vie. La valeur additionnelle peut être une réduction de coût. »

D'après une définition de l'ADEME (Le guide de l'éco-innovation, 2015)

 

 

 

[mise à jour le 28 mai 2021]