Belleville-en-Beaujolais, ville bioclimatique et positive 2035

18.10.2022

Belleville-en-Beaujolais et la Communauté de Communes Saône-Beaujolais travaillent main dans la main pour apporter des solutions au défi climatique, à la crise de la biodiversité et à rendre le territoire plus résilient. Leur méthode : croiser les sujets et créer de la transversalité, gages de cohérence des politiques publiques.

Belleville en Beaujolais, ville de 13.314 habitants, fait partie de la Communauté de communes Saône-Beaujolais (CCSB) qui regroupe 35 communes et compte 45.277 habitants. La Communauté de communes s’est engagée dans un plan climat volontaire dès 2010.

Labellisée TEPOS-CV (Territoires à énergie positive pour la croissance verte) depuis 2016, elle a développé, dans ce cadre, de nombreuses actions pour réduire les consommations énergétiques du territoire et développer les énergies renouvelables: audit énergétique de l’ensemble des bâtiments communaux et intercommunaux, rénovation de 113 d’entre eux (pour près de 6 millions d’euros), création d’un service de rénovation de l’habitat, déploiement d’une vingtaine de projets photovoltaïques sur les bâtiments publics, mise en service d’un réseau de chaleur et installation de 4 chaudières bois à Chénas, projet de méthanisation territorial, etc.

De surcroît, Belleville-en-Beaujolais s’est fixée pour ambition de réaliser les objectifs du TEPOS d’ici 2035 au lieu de 2050.

 

Pour le maire de Belleville-en-Beaujolais, Frédéric Pronchery, également vice-président de la Communauté de communes, les enjeux environnementaux et de transition du territoire ne se limitent pas à l’énergie. Ils sont multi thématiques, et font partie d’un tout qu’il faut approcher et traiter avec une recherche constante de cohérence et de transversalité car « tout est lié ».

Il faut à tout prix coconstruire et poursuivre ensemble un objectif commun : réduire notre impact sur la planète.

Frédéric Pronchery

L’eau et la biodiversité : deux défis majeurs

Parmi les sujets jugés prioritaires, la biodiversité et l’eau. La commune a l’ambition de devenir la 1re ville bioclimatique et positive de France. Jamais entendu parler de ce référentiel ? Pour cause, il n’existe pas encore. Belleville-en-Beaujolais n’en est pas à sa première innovation.

En 2017, elle crée le Marathon de la biodiversité. L’objectif : rétablir des continuités écologiques en restaurant et en créant 42 km de haies et 42 mares afin de préserver la faune, la flore et la qualité de l'eau. Le territoire présente en effet de forts enjeux de restauration écologique de la trame turquoise (espaces naturels qui connectent la terre et l’eau) du fait d’une occupation de l’espace à 60% par l'agriculture.

L’idée du Marathon de la biodiversité séduit l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse qui, avec l’accord de la CCSB, dépose la marque auprès de l’INPI et l’intègre dans son appel à projets Eau et Biodiversité. Aujourd’hui, une dizaine de collectivités ont adopté ce dispositif auquel la Région Auvergne-Rhône-Alpes est associée et apporte un soutien financier.

 

Mais revenons à la « ville bioclimatique ». De quoi s’agit-il ? Il s’agit de penser la ville autrement, en accordant une place majeure au végétal en symbiose avec les besoins de la ville.

Concrètement, cela se traduit par la plantation massive d’arbres pour canaliser la circulation, servir d’îlot de fraîcheur, paysager la ville et apporter du bien-être. Par la récupération des eaux de pluie pour irriguer les plantations et les espaces verts et aussi par la désartificialisation des sols renaturés pour mieux « retenir l’eau là où elle tombe ».

Repenser la place de l’humain

La commune de Belleville-en-Beaujolais et la Communauté de communes, concernées comme tout autre territoire par la crise climatique, font en sorte depuis plusieurs années de penser et déployer les solutions de manière globale et transversale, en coopération avec l’ensemble des acteurs concernés.

Pour le maire : « Tous ces dossiers s’interconnectent et concernent tous les acteurs - élus, citoyens, monde économique, agriculteurs. Il faut à tout prix coconstruire et poursuivre ensemble un objectif commun : réduire notre impact sur la planète. Cela passe par un changement de regard sur la place de l’humain qui ne doit pas lutter contre la nature mais bien se considérer - notamment dans les politiques publiques - comme faisant partie intégrante de la nature. »

La collectivité déploie d’importants moyens de communication auprès des citoyens de manière à ce qu’ils se sentent concernés, qu’ils comprennent les choix effectués et en voient les bénéfices. Elle témoigne volontiers de sa démarche auprès d’autres territoires. Et cherche sans cesse l’inspiration et les bonnes idées en France comme à l’étranger.