Grenoble-Alpes Métropole implique les citoyens dans sa politique de sobriété énergétique

05.09.2022

Afin d’élaborer la stratégie efficacité énergétique de son plan climat air énergie (PCAET), Grenoble-Alpes Métropole a lancé, dès 2020, une démarche inédite de concertation citoyenne autour des enjeux de sobriété, et plus précisément les modes de vie, les habitudes de consommation et les évolutions possibles. Céline Issindou, cheffe de projet service public de l’énergie répond à nos questions.

Quelle est l’origine de cette démarche ?

Cette initiative est partie du constat que la sobriété, bien qu’un sujet essentiel, ne faisait l’objet d’aucune ligne directrice dans le cadre du PCAET de l’agglomération.

Si aujourd’hui les politiques métropolitaines visent très souvent un objectif d’efficacité, notamment autour du tri des déchets ou encore de la rénovation énergétique de leurs bâtiments, le levier de la sobriété reste plus difficile à appréhender.

Pour enrichir sa réflexion et la structurer, la métropole a donc eu l’idée de consulter sa communauté pour l’aider à construire sa feuille de route.

Les opérations ont débuté à l’été 2020, à la sortie du premier confinement. Le contexte sanitaire constituait une bonne opportunité pour la population de s’interroger sur les évolutions possibles en matière de consommation.

Concrètement, quelles ont été les étapes ?

Les opérations ont débuté à l’été 2020, à la sortie du premier confinement. Le contexte sanitaire constituait une bonne opportunité pour la population de s’interroger sur les évolutions possibles en matière de consommation. Un questionnaire a été envoyé auprès des 300 membres des instances participatives, pour les interroger sur leurs modes de vie et leurs habitudes de consommation.

À l’issue de cette première étape, à l’automne 2020, un appel à volontaires a été lancé. Plus de 245 bénévoles se sont manifestés. 60 citoyens, issus de 33 communes, avec une parité femmes-hommes, et âgés de 18 à 75 ans, ont participé à des temps d’ateliers organisés en ligne, entre janvier et mars 2021. Ces temps d’échanges ont permis aux participants de suivre des cycles de sessions consacrées au partage de connaissances et à la définition de la sobriété, à des interviews d’acteurs et à la rédaction d’« avis citoyens » autour des questions suivantes : Quelles actions serions-nous (citoyens et citoyennes métropolitaines) prêts à faire dans notre quotidien en matière de sobriété pour réduire notre impact environnemental ? Que pourrait faire la Métropole de Grenoble pour nous aider ?

Qu’ont donné les avis citoyens ?

Plus de cent propositions d’actions ont été recueillies et rassemblées par grands axes de travail, à savoir :

  • L’accompagnement au changement de comportement
  • La sobriété alimentaire
  • Se déplacer, se loger, travailler et se divertir
  • Mieux consommer et gérer ses déchets

Une plateforme numérique participative a également été mise à disposition par la métropole pour recueillir des pistes d’engagements possibles.

De très nombreuses suggestions sont ressorties de ce travail collectif avec des recommandations générales comme, en premier lieu, mettre la sobriété au cœur des politiques métropolitaines et de manière transversale. Ou encore tenir compte de la diversité de la population (lieu de vie rural ou urbain, niveau de vie, âge, sensibilité aux enjeux…) en favorisant les actions qui auront le plus d’impact et le plus rapidement, par exemple.

Aujourd’hui où en est-on de la démarche ?

Les propositions ont été étudiées au sein des directions de Grenoble Alpes Métropole. On distingue ce qui est déjà fait, les actions réalisables avec une échéance donnée, et celles qui ne peuvent être mises en place (accompagnées d’une explication).

L’avis a été restitué aux citoyens de la convention citoyenne pour le climat dont les travaux sont en cours, et une rencontre avec les élus et les services métropolitains est organisée en septembre.