Opération d'autoconsommation collective patrimoniale à Villeurbanne

À Villeurbanne, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les toits de certains bâtiments municipaux. Aujourd'hui, la ville compte 5 projets d'installations photovoltaïques, sur une surface totale de 580 m², pouvant produire 75 kW crête.

« Ce projet est au cœur de la stratégie de la ville visant à développer les énergies renouvelables pour favoriser l'autoconsommation », explique Antoine Colliat, adjoint à la Transition énergétique de la Ville de Villeurbanne.

L'idée est de produire de l’électricité à partir de panneaux solaires installés sur des bâtiments appelés « producteurs » pour la distribuer aux bâtiments publics voisins appelés « consommateurs ». C’est le principe de l’autoconsommation collective patrimoniale.

Pour déterminer les bâtiments adaptés à l’accueil des panneaux, la Ville a mené une étude de faisabilité, qu’elle a confiée à l’entreprise Planair, un bureau d’études suisse spécialisé dans l’ingénierie solaire et photovoltaïque, actif en France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté.

« Nous nous sommes basés sur une étude de potentiel solaire de la ville datant de 2018, puis nous avons analysé la consommation de tous les sites de la ville afin de trouver trois zones aux conditions optimales », explique Daniel Mugnier, directeur délégué solaire et innovation chez Planair.

• La zone rouge - située aux alentours du cours Tolstoï - compte 6 producteurs capables de produire 435 kW crête, pour 92 bénéficiaires pouvant consommer 4 500 MWh/an.
• Du côté de la porte de Croix-Luizet et du boulevard Laurent Bonnevay, un producteur a été identifié, capable de produire 110 kWc, pour 37 bénéficiaires pouvant consommer 1 495 MWh/an.
• Enfin, près des portes de Cusset et de Montchat, quatre producteurs seraient capables de produire 740 kWc, pour 38 bénéficiaires pouvant consommer 3 200 MWh/an.

« Le taux de couverture que les producteurs vont proposer est de l’ordre de 10 à 20 %, souligne Daniel Mugnier. À l’échelle d’une ville de la taille de Villeurbanne, c’est très significatif. »

Ce type de dispositif a déjà fait ses preuves dans le privé, à Villeurbanne : 70 panneaux photovoltaïques ont été positionnés sur le toit de l'immeuble Le Tertial, qui alimentent un tiers des besoins en énergie des résidents ainsi que des parties communes.

L’étude de Planair est maintenant entre les mains des élus et des techniciens de la commune.

« Nous allons y aller, lance Antoine Colliat. Le modèle juridique du projet reste à construire. Mais nous prévoyons d’investir dans un premier temps environ 2 millions d’euros, avec un retour sur investissement sur 6 à 8 ans. Et la perspective de couvrir au moins 10 % de nos besoins en électricité. »

En juillet 2022, des panneaux photovoltaïques ont été mis en service sur le gymnase Jeanne-Desparmet-Ruello, soit 173 m² de panneaux capables de fournir 34 kWc.

Deux autres centrales sont prévues pour une mise en service en 2023, capables de produire 30 kWc, et 5 autres projets sont en cours d’étude.

Par ailleurs, VivaWatt, une association villeurbannaise engagée dans le développement des énergies renouvelables, a signé un partenariat avec la Ville en vue de construire une centrale photovoltaïque citoyenne d’ici à 2024. Une centrale capable de produire 35 kWc avec l’engagement financier des habitants, appelés à financer l’investissement en devenant actionnaires de la société de production.

Ce modèle est-il dupplicable en petite ville ou zone rurale ? « Oui, dans une commune qui compte une dizaine de bâtiments publics, on peut parfaitement reproduire cette démarche », assure Daniel Mugnier.