À Saint-Romain-en-Gal, la première centrale solaire au sol du Rhône installée sur une ancienne décharge

09.02.2023

Une action qui répond aux objectifs du TEPOS et du PCAET

Saint-Romain-en-Gal, commune du Rhône constituée de 2080 habitants, fait partie de la Communauté d’agglomération de Vienne Condrieu située à cheval entre l’Isère et le Rhône, à 30 km au sud de Lyon. Cette intercommunalité compte 30 communes où vivent plus de 90 000 habitants.

Le parc photovoltaïque, situé au lieu-dit « Le Melay » sur les hauteurs de Saint-Romain-en-Gal dans le parc naturel régional du Pilat, affiche une puissance installée de 5MWc (mégawatt-crête). Il est composé de 9 500 panneaux solaires sur 5 hectares et produit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 3 000 habitants, soit une fois et demi la population de Saint-Romain-en-Gal. La commune produit ainsi plus d’électricité qu’elle n’en consomme.

Cette installation s’inscrit dans la démarche « Territoire à énergie positive » (TEPOS), dans laquelle Vienne Condrieu Agglomération s’est engagée en 2014, et qui vise l’indépendance énergétique du territoire à horizon 2050. Elle rejoint aussi les objectifs du PCAET (plan climat air énergie territorial) de la collectivité qui met l’accent sur le développement des énergies renouvelables et plus particulièrement l’énergie solaire. 

Chronologie du projet

  • 2018 : études d’impact environnementale, financière, technique
  • Septembre 2019 : obtention du permis de construire
  • Avril 2020 : projet lauréat de l’appel d’offres « Commission de régulation de l’énergie »  garantissant un tarif sécurisé de l’énergie produite sur 20 ans.
  • Septembre 2021 : démarrage des travaux
  • 2021 : obtention du label « Biodiversité positive »
  • 1e trimestre 2022 : installation des panneaux photovoltaïque
  • 30 septembre 2022 : inauguration et mise en service

Reconversion d’un centre de stockage de déchets pour une production locale d’électricité décarbonnée

La centrale a été installée en lieu et place d’un ancien site d’enfouissement de déchets non dangereux, fermé en 2017, appartenant au groupe Nicollin. Dès 2018, le projet a émergé à l’initiative de cette entreprise familiale, spécialisée dans la gestion des déchets, de l’eau et de l’assainissement. Avant sa fermeture, l’installation stockait jusqu’à 80 000 tonnes de déchets ménagers par an.

Réalisée par EDF Renouvelables et soutenue par les collectivités territoriales, la construction de cette centrale solaire revalorise l’ancien site de stockage de déchets et permettra de produire de l’électricité renouvelable/décarbonnée pour 30 ans.

Pour construire une centrale sur l’ex-décharge, l’opérateur a dû s’adapter à des contraintes techniques spécifiques liées aux obligations réglementaires de suivi post exploitation du centre d’enfouissement de déchets.

Elodie Gaillard, directrice de projets chez EDF Renouvelables précise : « Nous ne pouvions pas toucher au sous-sol, en raison de la présence des déchets. Des mesures environnementales ont été mises en place pour protéger la biodiversité, ce qui a permis que cette installation reçoive le label « Biodiversité Positive » octroyé par le Syndicat mixte des Rives du Rhône (SCOT Rives du Rhône) ».

 

La biodiversité au centre du projet

Obtenu en 2021, le label « Biodiversité positive » souligne les efforts de préservation du milieu naturel, de la faune et de la flore mis en place durant toutes les phases du projet, des études préliminaires à la mise en service. Dans le cadre de la labellisation, une série de 13 actions a été mise en œuvre par l’opérateur privé en lien avec le Parc naturel régional du Pilat et le SCOT Rives du Rhône.

Parmi ces actions figure le choix de ne pas ancrer directement les panneaux photovoltaïques dans la terre pour éviter de fragiliser la bâche imperméable protégeant les déchets enfouis. En lieu et place, les panneaux ont été disposés sur des socles de béton posés sur la surface du sol.

Pour favoriser les passages des espèces animales qui transitent par le site, une haie bocagère a été installée, formant un « corridor végétal ». Une végétation endémique adaptée à la faune a été replantée, des arbustes préservés. Durant le chantier, les périodes de travaux ont tenu compte des cycles diurnes et nocturnes mais aussi des saisons de reproduction des animaux.

Cette démarche s’est poursuivie après la mise en service : aucun phytosanitaire, aucun éclairage nocturne ne sont utilisés, afin d’éviter de perturber la faune et la flore.

Faire travailler les acteurs publics et privés ensemble et impliquer les citoyens, gages de réussite

L’une des forces du projet réside dans le collectif, le travail en bonne intelligence des acteurs privés comme publics entre eux, et l’implication des citoyens. Un financement participatif a été lancé en octobre 2021 et a permis aux habitants de Saint-Romain-en-Gal, de Vienne Condrieu agglomération et des deux départements (Rhône et Isère) de participer à hauteur de 100 000 € au projet.

Les retombées positives, que ce soit pour la commune, la Communauté d’agglomération ou les habitants, donnent l’impulsion pour de futurs projets similaires.

Mathieu Mazenod, responsable Transition énergétique et Biodiversité de Vienne Condrieu Agglomération souligne : « Cette première centrale au sol du Rhône est un début réussi et encourageant. Cela nous aide à définir les bonnes pratiques pour de prochaines installations du même type. Ce type de projet a du potentiel lorsque collectivités territoriales et acteurs privés travaillent ensemble en bonne intelligence. Dans ce projet, les liens étroits entre les acteurs issus des secteurs public et du privé ont été une clé majeure. Nous nous en inspirons pour réaliser d’autres projets similaires. ».

Deux autres parcs photovoltaïques au sol sont en construction dans l’agglomération, à Serpaize et à Villette-de-Vienne, et un quatrième projet pourrait voir le jour.

Chiffres clés

  • 3,7 millions € d’investissement
  • 5 MWc de puissance totale
  • 9 500 panneaux solaires
  • Soit la consommation électrique annuelle moyenne de 3 000 personnes
  • 192 tonnes de CO2 par an évitées